Conçu par le fondateur du projet Sahara Wind, un site expérimental éolien a été installé en 1994 sur une exploitation agricole située en plein désert. Mise en place pour produire des cultures maraîchères destinées à l'exportation, celle-ci approvisionne actuellement les marchés de la région. Afin de limiter la consommation locale en carburant, un aérogénérateur de type AOC 15/50 de 50 kW de puissance a été couplé aux groupes électrogènes alimentant ce domaine agricole.
Connectée à un réseau de distribution moyenne tension de 5500 Volts dont la fréquence est régulée par groupe électrogène, l’énergie éolienne injectée a permis de faire fonctionner l’ensemble de l’exploitation.
Essentielle à l'économie de la région, le surplus énergétique éolien a été conçu pour faire fonctionner une unité de production de glace à fréquence et compresseur variable. Destinée à améliorer la chaine de conservation de froid, la glace a une valeur marchande locale élevée liée à l'activité de pêche.
Lorsqu'il fut installé, cet aérogénérateur était l'un des plus grands de sa catégorie sur le continent. Cette machine paraît désuète, puisque la puissance des aérogénérateurs n'a cessé d'augmenter depuis. Pour l'un des premiers systèmes hybrides Éolien/Diesel, cette capacité s'est avérée plus que suffisante.
En fonction opérationnelle commerciale, le taux de pénétration éolien dans le réseau dépassait les 70%. Les mécanismes de régulations jamais testés en dehors de conditions expérimentales, ont dû faire l'objet de modifications successives.
La difficulté principale inhérente au système était liée à sa stabilité. Le recours à l'électronique de puissance pour contrôler des charges modulables y ont été graduellement ajoutées.
Afin d’optimiser ces mécanismes, la substitution de charges résistives par une charge électrochimique pourrait ouvrir de nouvelles perspectives d'utilisations intégrées. A travers l’introduction d'électrolyseurs semi-industriels, de nouvelles applications sont actuellement en phase de test au sein d'universités partenaires du projet Sahara Wind au Maroc et en Mauritanie. Celles-ci visent à mettre en valeur l'énergie éolienne à travers des synergies de stockage intégrées.
Alors que ces procédés améliorent l'accès à l'énergie éolienne, des dérivés électrolytiques tels l'hydrogène, l'oxygène, le chlore ou la soude caustique ont une valeur commerciale certaine.
Dans des réseaux à fort taux de pénétration d’électricité éolienne, cette technologie de stabilisation/stockage peut s'avérer utile, particulièrement si elle s'intègre à la transformation de gisements minéraux disponibles dans la région.
En maximisant leur durabilité, l’amélioration du rendement final des ressources locales accompagnera l’extension d’industries à forte valeur ajoutée.