Afin de développer son avance technologique, l'industrie éolienne européenne concentre ses efforts sur l'exploitation du potentiel éolien en mer (Offshore). Bien que non-applicable à certains pays de l'Union, cette solution présente l'avantage de surmonter les obstacles limitant de déploiement à grande échelle de cette énergie en Europe continentale. Étant donné que cette filière reste liée à des tarifs de rachats d'électricité verte, l’option plus coûteuse d'exploiter le potentiel éolien en mer tend à justifier le maintien de subventions.
La tendance actuelle dans la conception d’aérogénérateurs vise l’augmentation de leur taille dans la limite du possible. Puisque la puissance d’un aérogénérateur quadruple en doublant le diamètre du rotor, leurs nombres peuvent être réduits ce qui permet de limiter le coût de leurs fondations en mer. En raison d’un accès difficile couplé à des environnements marin plus corrosifs, leurs opérations de maintenance sont également optimisées.
Bien que la maitrise industrielle européenne dans la fabrication d'aérogénérateurs de grandes puissances s'améliore, le développement à l’international de l'éolien off-shore reste limité. A plus de 75 GW de capacité globale, l'éolien off-shore ne représente actuellement qu'une fraction du marché éolien mondial estimé à 1 021 GW (plus de 1 TW GWEC, WWEA), dont moins de 25% de ce dernier est installé en Europe.
A la saturation des marchés éoliens Allemand et Espagnol, se sont substitués ceux des Etats-Unis 150 GW et surtout de la Chine 403 GW (+37 GW offshore) qui est devenu un leader incontesté. Depuis 2010, celle-ci installe près de 50% du marché éolien annuel mondial.
Initialement, le transfert de technologies danoises et allemandes vers le marché espagnol a été accompagné d’une baisse significative des coûts de fabrication. Cette délocalisation industrielle profite actuellement à la Chine qui s'investit massivement dans le secteur. En Afrique du nord, le prix du kWh éolien produit à partir d'aérogénérateurs confectionnés localement ouvre des perspectives prometteuses.
Intégrées aux chaines logistiques globalisées, les capacités industrielles transférées dans la région (usine de pâles d'éoliennes dont 80% sont exportées, avant la fermeture du site) devraient servir de gage à sa stabilité économique. Elaboré dans un contexte particulièrement tumultueux, la sécurité énergétique de cet ensemble régional a été ainsi consolidé de manière durable et complémentaire.
Déployée dans d’excellentes régions éoliennes, la fabrication locale d’éoliennes rend l’électricité éolienne beaucoup plus compétitive. En quadruplant la capacité de la précédente, la nouvelle usine de pales d'éoliennes d’Aeolon est édifiante.
Étant donné que les aérogénérateurs représentent l’essentiel de l'investissement du projet Sahara Wind (la ligne HVDC couvrant le reste), leur fabrication locale réduit les coûts de production et maintenance. Des perspectives d'applications locales intégrées à forte intensité énergétique deviennent ainsi rentables tels le dessalement pour l'agriculture et l'hydrogène vert qui contribueront à équilibrer l'infrastructure de transfert d’électricité.
Le projet Sahara Wind peut servir de modèle aux pays émergents. Alors que plusieurs sont opérationnels en Chine, d'autres sont envisagés. Ceux-ci permettent le transfert d'industries durables afin de couvrir la demande croissante en électricité des économies émergentes.